Historique

DE 1923 A NOS JOURS

1 – L’histoire

1.1 Les débuts

A 50 km au Sud Est de Toulouse et à 40 km de Carcassonne, au cœur du Lauragais, dans l’Aude, en Occitanie, limitrophe de la Haute Garonne et de Midi Pyrénées, se situe La Rouatière, Centre Polyvalent de Formation Professionnelle.

C’est en 1923 que débute l’histoire de La Rouatière. À l’instigation d’une famille de notable de Toulouse, les Cumenge, qui possèdent une propriété de 30 ha à cheval sur les communes de Ricaud et Souilhanels à 7 km de Castelnaudary, des colonies de vacances pour de jeunes ouvrières de Toulouse sont organisées. Ces séjours, Melle Marie-Eulalie Cumenge les veut spirituels et formateurs. Et c’est tout naturellement, constatant la carence en formation du milieu paysan, « l’ignorance morale, familiale, ménagère des jeunes de chez nous, le malaise de ces jeunes et l’exode vers les villes qui vidait la terre de ces meilleurs éléments »[1] que se crée le Centre Rural de La Rouatière.

Dés le début, l’enseignement ménager s’est effectué à la fois sur le lieu de La Rouatière et en ambulatoire sur les départements de l’Aude et des Pyrénées Orientales : « Vous parlerai-je de l’intérêt très vif suscité par cet apostolat rural ? Nous vécûmes pendant huit mois et plus, une vie d’un puissant intérêt, apparenté à celle du missionnaire, du commis voyageur et de l’explorateur, parcourant la steppe abandonnée des Corbières, les hauts plateaux luxuriants du pays de Sault, les rives ensoleillées de la mer latine ou les riches terres de vignobles. Nous vîmes de près l’affreuse misère morale de certains de ces villages où l’accueil fut d’autant plus chaud que nous apportions, sous le couvert de l’enseignement ménager, une distraction, un intérêt, une sollicitude. »1

1.2 La reconnaissance

Le 30 avril 1943, l’assemblée générale constitutive fonde l’association « Centre Rural et Ménager de La Rouatière » déclarée association loi 1901 au Journal Officiel de l’Aude le 26 juin 1943. Désormais le Centre va prendre le large pour le plus grand bien des filles rurales et de leur milieu.
La même année, les diplômes délivrés par le Centre avant 1942 sont homologués par l’état et l’école est habilitée pour présenter des élèves au Diplôme d’Etat d’Enseignement Familial Ménager, c’est l’ouverture de ‘l’Ecole des Cadres’.

1.3 La diversification des formations.

Depuis cette date, La Rouatière n’a cessé d’innover et de se développer. La description exhaustive de l’évolution du Centre, bien que passionnante, serait ici beaucoup trop longue à décrire mais il faut toutefois noter qu’à partir de 1945 est créé un enseignement technique avec une section Coupe-couture et une section Arts ménagers.

En 1949, ouverture d’une section spéciale de ‘retardés scolaires’, avec l’appui du docteur Laffont, directeur de l’Union Régionale des Œuvres de l’Enfance de Montpellier. Cette Section quittera rapidement La Rouatière pour devenir l’Institut Médico Educatif à Sainte Gemme en 1951.

Préparation des candidates à plusieurs diplômes dont le BAA (Brevet d’Auxiliaire Agricole), les CAP Arts ménagers et coupes-couture. Une équipe pédagogique partira en 1953 pour créer le Centre Médico Pédagogique de Château Sage à Toulouse qui depuis est devenu un Institut de Rééducation..

Cette même année, en 1953, ouverture, sous la direction de Melle Penin, d’une classe préparatoire à l’école des Cadres qui devient rapidement Préparatoire aux Carrières Sanitaires et Sociales. Elle est mise en place pour répondre aux demandes faites par des jeunes filles ou jeunes femmes issues du milieu agricole et qui souhaitent acquérir ou développer une formation générale nécessaire à une reconversion professionnelle et chercher une orientation correspondant à leurs aptitudes et à leurs motivations.

La section Préparatoire aux Carrières Sociales et d’Orientation est reconnue en 1961 par le Ministère de l’Agriculture qui reconnaît ainsi le Centre de La Rouatière comme Centre de Promotion Sociale et Professionnelle pour cette Section et pour les formations de Monitrice d’Enseignement Ménager Rural et d’Assistante Sociale Rurale.

En 1965, transformation de la Section d’Auxiliaire Agricole (BAA) en collège Agricole (BEA)

En 1968, suppression de la formation de Monitrice d’Enseignement Ménager et création de la Section de Moniteur Educateur pour répondre à la demande de directeurs de centres d’accueil et de soin qui souhaitent donner à leurs personnels les outils pour s’occuper des personnes accueillies.

La Rouatière en 1975
La Rouatière en 1975

En 1972, le Ministère de la Santé donne son agrément à La Rouatière pour présenter des candidats en voie directe ou en cours d’emploi au CAFME (Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Moniteur Educateur)

En 1975, le Centre Rural Ménager et Agricole de La Rouatière devient Centre Polyvalent de Formation Professionnelle après la mise en place de la Session d’actualisation des connaissances et informations professionnelles et techniques pour le personnel éducatif technique et pédagogique en 1973 et l’ouverture d’une classe de CAPA Auxiliaire Sociale en milieu rural et Employé d’entreprises agricoles et para agricoles (EEAPA).

1.4 Les bases du centre de formation contemporain.

A partir de là, le CPFP La Rouatière va se développer sur deux axes : le Lycée Agricole et la formation professionnelle pour adultes dans le secteur social. Au lycée, on met en place une seconde de détermination, une 4eme et 3eme préparatoire, la seconde professionnelle services aux personnes et le BTA Distribution, Commercialisation, Services.

Outre les stages d’insertion pour les 16-25 ans et les CES sanitaires et sociaux, le centre de formation va proposer des formations qualifiantes initiales ou cours d’emploi comme les préparations au CAFAD (Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Aide à Domicile), au CAP Petite Enfance, au CAFME (Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Moniteur Educateur) et au CAFAMP (Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Aide Médico-Psychologique.)

L’histoire de La Rouatière s’est ainsi forgée à l’origine à partir d’une double volonté : celle de venir en aide et de préparer à un avenir professionnel valorisant des jeunes femmes de faible condition et celle de redonner vie à une campagne qui voyait partir ses enfants vers les villes. Voué au départ à l’éducation en milieu agricole, le centre, au fil des années et sans abandonner cette orientation, s’est également engagé dans le secteur social et médico-social en offrant des formations scolaires et professionnelles à des publics jeunes et adultes.

La philosophie du centre, depuis sa naissance, est de répondre aux demandes du terrain et d’étudier les besoins des populations qui s’adressent à lui. Cette philosophie et cette histoire, sont des éléments constitutifs de l’école d’aujourd’hui et, en tant que tels, sont des facteurs importants à prendre en compte dans la perspective de son évolution.

2 – Le CPFP aujourd’hui

2.1 Ancré dans l’histoire

Bien qu’un peu longue, cette description de l’histoire de l’établissement est obligatoire pour comprendre ce qui s’y vit et ce qui s’y transforme aujourd’hui. Sans se pencher sur l’histoire comment comprendre que l’établissement actuel regroupe sous une direction unique un Lycée Agricole privé sous contrat et un Centre de Formation de Travailleurs Sociaux, sous contrat également.

En fait, depuis 1923 et jusqu’à ce jour, il n’y a eu qu’une ligne directrice autour de laquelle les formations se sont développées : ‘le service à la personne’.
Conçu comme un lieu d’éducation permanente, le CPFP La Rouatière comprend actuellement cinq départements principaux de formation qui sont :

– Le lycée agricole
– Les classes préparatoires aux concours des secteurs sanitaires et sociaux
– Les formations qualifiantes adultes dans le secteur social. Initiales et en cours d’emploi
– La formation continue
– Les formations d’insertion et pré qualifiantes : remises à niveau, accompagnement de la personne, insertions professionnelles et sociales.

Toutes ces activités ont des racines profondes dans l’histoire de La Rouatière. A chacune de ces formations on trouve une origine dans les actions sur site ou ambulatoire de Melle Cumenge entre 1923 et 1943

2.2 Présentation des formations

La Rouatière en 1992

2.2.1 Le lycée agricole :

Il accueille 190 élèves environ et propose
o Les classes de 4eme et 3eme de l’enseignement agricole qui conviennent à des jeunes de 14 ans et plus qui sont à l’aise dans un enseignement pratique, qui envisagent des études courtes et qui, ayant accumulé quelques retards scolaires, désirent développer un niveau culturel leur permettant de rejoindre les cycles des lycées.
La formation comporte un enseignement général et un enseignement technologique et professionnel.
La pédagogie est basée sur les acquisitions culturelles, manuelles, la valorisation des possibilités personnelles. Elle s’appuie sur des visites, des enquêtes, des stages. Les élèves sont par petits groupes, toutes les études sont dirigées. Un suivi individualisé de chacun est assuré.
o Les classes de 1ere année et terminale CAPA Services en milieu rural qui prépare les élèves à exercer dans les structures liées aux services aux personnes : maison de repos, maison de cure, maison de retraite, école maternelle, centre de loisir ou de vacances, cantine scolaire… ou dans les structures liées à l’accueil et/ou à la vente : petit magasin de proximité, marchés locaux, supermarchés, petite hôtellerie, villages de vacances….
La pédagogie s’appuie sur le vécu professionnel. Aide les jeunes à se préparer à rentrer dans la vie active mais leur donne aussi les bases et les méthodes nécessaires pour la poursuite d’étude en voie initiale ou continue.
o Les classes de Seconde professionnelle et terminale BEPA Services aux personnes qui ont pour objectifs de donner aux élèves les capacités à exercer dans les secteurs du social des collectivités publiques ou privées.
La pédagogie s’appuie sur le vécu, les expériences, les visites en entreprises, les stages. Elle aide les jeunes à acquérir les méthodes de travail et les bases nécessaires à la poursuite d’études. Elle donne une formation humaine.
o Les classes de 1ere et terminale BAC professionnel Services en Milieu Rural. Qualification professionnelle de niveau IV qui permet d’accéder à des emplois de cadre moyen tels que :
Animateur de structures sociales ou touristiques, économe ou responsable de petites structures d’hébergement. Le BAC professionnel ouvre la possibilité de poursuivre des études supérieures en particulier en BTS, BTSA et permet d’accéder aux concours du secteur sanitaire et social.

Le lycée est un terrain de stage ouvert aux moniteurs éducateurs et d’une façon générale le Centre de La Rouatière se prête à beaucoup d’expérimentation en milieu réel (veillées avec des jeunes du lycée, les élèves de BEPA encadrent la cantine scolaire accueillant des enfants du primaire des écoles voisines…) De même que le lycée loue des locaux, en période creuse, à divers organismes pour l’organisation de stages (UFCV, Planète et Science…)

2.2.2 Le CFTS

Le Centre de Formation de Travailleurs Sociaux est agréé par l’état et subventionné par le Conseil Régional. Il dépend de la Direction Générale de l’Action Sociale sous l’autorité du ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement conjointement avec le ministère de la santé et des solidarités.
Tous les diplômes du travail social se préparent dans un des 250 établissements agréés dont les trois quarts sont régis par une association loi 1901, les autres ayant un statut public d’université, de lycée ou d’hôpitaux.
Toutes les formations se font par alternance, ce qui permet une articulation entre les enseignements théoriques et pratiques et donne les moyens aux étudiants de faire le lien entre les savoirs acquis à l’école et ceux expérimentés en situation professionnelle.

2.2.2.1 La filière Educateur Spécialisé et Moniteur éducateur

La formation se déroule sur 2 ans ou 3 ans, comprenant 950 h de cours théorique et 7 mois de stages pratiques pour les promotions ME en voie directe, et 1450 h et 15 mois de stage pour les ES (ces durées sont indicatives, pouvant être allégées selon dispenses légales). Il y a en permanence deux promotions en voie directe de 38 élèves ME et 15 ES subventionnées par Le Conseil Régional. De plus, des stagiaires en situation d’emploi dont la prise en charge financière est assurée par les employeurs ou les OPCA sont accompagnés, s’ils réussissent la sélection d’entrée. Depuis 2008, la formation de Moniteur éducateur et éducateur spécialisé est aussi accessible par la voie de l’apprentissage à La Rouatière (inscriptions auprès du CFA Régionale situé à Montpellier).
L’ éducateur exerce dans les établissements ou services agréés par les différentes réglementations dans le secteur social et médico-social.
Son champ de compétences le confronte à l’accompagnement d’enfants, d’adolescents et d’adultes inadaptés ou handicapés ou en situation de dépendance. L’ éducateur assure à ce titre, l’animation et l’organisation de la vie quotidienne de ces personnes, à l’action éducative desquelles il participe en liaison avec les autres professionnels de l’éducation spécialisée.

Depuis 2009, ces qulifications et leur accès par la VAE est encouragé et financé par UNIFAF, qui finance un Dispositif Spécifique de Branche donnant lieu à 100 ou 170 heures d’accompagnement individuel ou en groupe restreint. L’équipe du CPFP La Rouatière propose l’accès à ce dispositif Régional, en partenariat avec l’IRTS et les autres centres de formation de Languedoc – Roussillon.

2.2.2.2 La formation des Techniciens de l’Intervention Sociale et Familiale

La formation TISF se déroule sur 2 ans et comprend comme la formation des moniteurs éducateurs 950 h de cours théorique. Il y a deux promotions de 12 stagiaires en voie directe, plus les cours d’emploi.
Le Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale (TISF) intervient auprès des familles, des personnes âgées, malades, handicapées et des personnes en difficulté sociale.
Il accompagne les personnes vers la résolution de leurs problèmes de santé, d’éducation, d’insertion sociale. Il intervient pour aider à faire face à une situation ponctuellement perturbée (naissance multiple, retour d’hospitalisation …)

2.2.2.3 Les autres formations

Deux autres formations dépendant du CFTS sont également qualifiantes mais sont financées par les employeurs, il s’agit de la formation d’Aide Médico-Psychologique qui se déroule sur 18 mois et du Diplôme d’État D’Auxiliaire de Vie Sociale.
Il y a 2 promotions de 30 élèves en formation d’AMP, une sur Castelnaudary et une sur Perpignan.
Une troisième promotion s’est déroulée sur Narbonne en 2005/2006 en réponse à une demande émanant d’un collectif de maisons de retraite.
Les formations DEAVS se déroulent au plus prés des employeurs, en général chaque année, une promotion sur Carcassonne, une autre sur Perpignan et une troisième dans une ville des Pyrénées Orientales, ceci en fonction de la demande et donc de la constitution des groupes.
Signalons enfin dans ce cadre des formations qualifiantes, le CAP Petite Enfance qui dépend du ministère de l’éducation nationale.

2.2.3 Les classes préparatoires

Les métiers du sanitaire et du social attirent un nombre important de jeunes qui sont assurés de trouver du travail une fois leur diplômes obtenus puisque les formations sont cadrées par des quotas en fonction des postes à pourvoir. Dans toutes les filières de formation, sans exception, des épreuves de sélections sont organisées par les centres de formation. Ainsi à La Rouatière, il y a environ 600 dossiers de candidature pour 53 places en formation de moniteur éducateur. D’où l’existence de classes préparatoires aux concours d’entrée qui sont proposées dans de nombreux cours privés et à La Rouatière depuis plusieurs années. Forte des résultats obtenus, cette section est réputée et chaque promotion d’une année de préparation comprend 50 élèves. Le coût de la formation est payée par les familles ou les élèves eux même ou par le Conseil Régional dans le cadre des actions pour l’insertion (API)

2.2.4 La formation continue

La Rouatière propose les nouvelles  formations de surveillant de nuit, maitresse de maison, tuteur et maître d’apprentissage .

Essentiellement décentralisée et au plus proche des employeurs, ces formations  répondent à un véritable besoin de professionnalisation, d’amélioration des connaissances, d’analyse des pratiques… La formation des aides ménagères forme le pôle principal de cette formation continue dans une trentaine de communes de l’Aude et des Pyrénées Orientales. S’y rajoute des formations ponctuelles à la demande des employeurs inter ou intra-entreprise (assistantes maternelles, techniques éducatives, autisme, vieillissement de la personne handicapée…)

2.2.5 Les formations pré qualifiantes et d’insertion.

Profondément attachée à l’aide au public en difficulté, La Rouatière a soumissionné à tous les programmes de formation mis en place depuis de nombreuses années par les pouvoirs publics en faveur des jeunes chômeurs et des RMIstes.
Les résultats obtenus, en terme d’insertion professionnelle, entre autres dans les métiers de l’aide à domicile, ont favorisé le développement de cette activité qui représente actuellement environ 84 000 heures / stagiaires par an.

2.2.6 Les autres activités

Il faut évoquer rapidement et pour finir cette description, les activités annexes qui revêtent une importance, soit en terme économique, soit en terme de service à l’environnement. Restent actuellement deux activités qui ne sont pas de la formation :
2.2.6.1 L’accueil de groupe
Comme beaucoup d’établissements privés d’enseignement, nous louons les locaux inoccupés durant les vacances scolaires. Notre service de restauration ne s’arrêtant jamais de par la présence continuelle de la formation adulte, l’accueil des groupes bénéficie de plus de la pension complète.

Nous nous efforçons de ne louer qu’à des organismes ayant des charges de formation (UFCV, Éducateurs sans frontière) et nous réfléchissons à entretenir avec ces organismes des partenariats qui nous permettrait, d’utiliser tous les potentiels de ce qui se fait à La Rouatière.
2.2.6.2 La cantine des écoles primaires
6 écoles primaires des alentours regroupées dans deux SIVOM se servent du restaurant de La Rouatière pour le repas de midi de leurs élèves.

Il ne s’agit pas là, d’une opération financièrement rentable. Entre le salaire de l’animatrice chargée de l’encadrement de la cantine et le coût des repas, nous sommes déficitaires mais nous tenons beaucoup à rendre ce service aux cinquante et quelques parents qui nous confient leurs enfants à midi. D’abord parce que nous sommes dans notre mission de service en milieu rural et ensuite parce que la cantine est un lieu d’expérimentation pour les BEPA service qui encadrent les élèves et assurent l’animation sous la responsabilité d’une animatrice salariée. Pouvoir mettre nos élèves journellement en situation réelle d’encadrement tout en rendant service et donc en valorisant notre image auprès des habitants de notre « pays », justifie un déficit sur cette activité

[1] Melle Cumenge : Extrait du rapport moral du 30 avril 1943.